Affûtage, avoyage et tension des lames de moulins à scie à ruban

Une lame de scie à ruban est un élément de machine fortement sollicité mécaniquement. Trois phénomènes principaux influencent sa durée de vie.

Le premier facteur à lequel on pense est la fatigue. Après un certain nombre d’heures d’usage, la flexion radiale subie par la lame au passage des poulies et la flexion latérale provoquée par la poussée dans le bois finiront par briser la lame. Elle est alors en fin de vie et elle devient irrécupérable alors inutile de penser à la souder.

Le second facteur est la forme des dents. Une base de dent dont le rayon est trop petit fera en sorte d’augmenter significativement et localement les contraintes à cet endroit.

Ce phénomène favorisera l’amorce de fissure et éventuellement la rupture de la lame.

Il est donc important que le rayon à la base de la dent soit le plus grand possible.

Le troisième facteur est plus subtil. La vitesse de déroulement élevée de la lame dans le matériau provoque des impacts cycliques sur les dents. À la longue, ces impacts peuvent créer des microfissures à la base des dents qui favoriseront éventuellement la rupture de la lame.

S’ils sont bien faits, l’affûtage et l’avoyage de la lame feront en sorte d’augmenter la durée de vie de vos lames et voici comment :

1- Une lame bien coupante avance plus facilement dans le matériau. Elle fera donc moins de tours pour une production donnée. La force de pénétration sera aussi moindre voire négative. En effet l’angle de la dent peut faire en sorte qu’elle cherchera elle-même à pénétrer dans le matériau. L’âme de la lame ne subira alors pas beaucoup de pression latérale.

2- L’angle d’attaque (rake) doit être négatif (environ -10 degrés) et la gouge doit être arrondi pour faire rouler le copeau. La gouge pourra ainsi convoyer plus de bois. Finalement, le dos de la dent doit avoir un dégagement adéquat pour que la pointe de la dent n’ait ni trop peu ni trop de charge. L’affûtage doit tenir compte de tous ces facteurs. La pointe de la dent est limée pour la rendre coupante et la gouge est limée pour éliminer les microfissures.

3- Un avoyage normal doit faire en sorte que les dents fassent un passage équivalent au double de l’épaisseur de la lame. Une lame de 0,042 pouce par exemple doit être avoyée de 0,021 pouce de chaque côté. Elle fera alors un trait de scie de 0,084 pouce. Pour un moulin à scie horizontal, si la lame tend à descendre dans le matériau, l’avoyage du haut est déficient. Si la lame tend à monter dans le matériau l’avoyage du bas est déficient. La tension a peu à voir avec ces comportements. Si la lame se tient chaude, tout l’avoyage est déficient.

Ceci montre bien l’importance de l’affûtage d’une lame mais il reste un facteur important à considérer et c’est la tension.

Les manufacturiers de lames spécifient les contraintes nominales à lesquelles les lames doivent être tendues. Si on coupe la lame, on peut voir la surface de la section qu’on nomme l’âme de la lame. Cette surface de même que la qualité de l’acier définissent la tension qu’on peut appliquer sur la lame. Une lame de qualité normale peut admettre une contrainte nominale de 17 500 PSI (livres par pouce carré) tandis qu'une lame de qualité supérieure peut admettre une contrainte nominale de 27 500 PSI. Il ne faut pas oublier que l’affûtage réduit la section en question. Il faut donc admettre que la tension devra être réduite en conséquence pour rester dans ces valeurs de contrainte et éviter la rupture hâtive de la lame.

Bref, une lame neuve peut être significativement plus tendue qu’une lame ayant subi plusieurs affûtages et votre affûteur devrait vous fournir cette valeur de tension après chaque affûtage. Mais attention! Il ne faut pas confondre la tension de la lame avec la pression sur la poulie. Cette dernière a à peu près le double de la tension de la lame. Ainsi, une lame de qualité normale de 45 millièmes dont l’âme mesure 1-3/8 pouces doit être tendue à 1000 livres. Il faut alors ajuster la pression pour une poussée sur l’axe de la poulie de 2000 livres. Ce sont ici des valeurs moyennes.

Le meilleur moyen d’ajuster la tension dans la lame est donc de la mesurer directement. On peut y arriver facilement avec un tensiomètre qui donnera une mesure de déformation selon la force de traction. 1200W Inc. offre un tensiomètre adapté à la réalité des moulins à scie portatifs. Informez-vous et à l’avenir, demandez les valeurs d’ajustements de tension à votre affûteur. Si il ne peut pas vous fournir cette valeur, contactez-nous sur www.1200W.ca avec vos dimensions et il nous fera plaisir de vous répondre.

Conclusion :

L’affûtage, l’avoyage et la tension appropriée sont gages de performance et longévité de vos lames de moulins à scie.