Hybride branchable. Est-ce bien vert?

Quand on s’y arrête un peu, on comprend qu’un véhicule hybride n’est peut-être pas aussi vert que la publicité veut bien nous le faire croire. Utiliser un moteur thermique pour faire tourner une génératrice pour charger la batterie ne fait pas beaucoup de sens sur le plan des émissions de GES.

Un moteur thermique, c’est bien connu, a une inefficacité d’au mieux 40%. Par inefficacité, on entend ici qu’on doit lui fournir 1000 Watts d’essence pour obtenir 400 Watts de puissance sur l’arbre de sortie. On couple cet arbre à une génératrice qui a elle aussi une inefficacité. Dans les meilleurs cas, on peut en tirer 92%. C’est donc dire qu’il ne reste que 368 Watts à la sortie. Il faut conditionner et transporter le courant issue de la génératrice. Ceci tourne autour de 90% d’inefficacité. On passe alors à 331 Watts. Enfin, la batterie a une inefficacité de 86% lors de la recharge. Il reste donc 285 Watts.

Hormis les accessoires, l’arbre du moteur thermique fait tourner directement la transmission, le différentiel et les roues. Pour faire de même avec un véhicule hybride, il faut faire sortir le courant de la batterie et alimenter le moteur électrique. Deux inefficacités s’ajoutent donc encore soient 86% et 95%. Bilan : il ne reste qu’une puissance de 232 Watts environ effective à la traction. Le reste, soit très près de la moitié, est parti en chaleur dans la nature.

Il faut admettre que les occasions de tourner au ralenti pour rien sont nombreuses dans le cas d’un moteur thermique ce qui entache un peu sa puissance globale et cette donnée est tributaire de l’utilisation alors difficile d’y apposer un chiffre mais concédons 100 Watts. Il reste 300 Watts effectifs pour une voiture à moteur à combustion et 232 pour une voiture hybride. C’est donc dire que la première émettra moins de GES que la seconde pour un parcours donné.

Cette ébauche d’analyse met en lumière une fois de plus que dès qu’on recourt à l’énergie fossile pour produire de l’électricité, le bilan est négatif pour l’environnement. C’est vrai à l’échelle d’une centrale thermique comme à celle d’une voiture hybride branchable.