L'humidité, cette méconnue...

L'humidité de l'air dans les maisons est un sujet tabou mais il faut quand même s'en préoccuper correctement.

Il faut effectivement bien contrôler l’humidité. Cependant, il ne faut pas considérer seulement les effets sur la maison. Il faut aussi considérer le bien-être de tous ses résidents et il n’est pas très agréable à vivre dans une maison trop sèche. En matière de chauffage et d’humidité, il faut considérer un équilibre qui a de fortes chances de porter à des économies.

Pour comprendre le principe, il faut expliquer qu’il y a 2 températures qui prévalent dans un local. La température à bulbe sec et la température à bulbe humide. Généralement, on mesure la température avec les premiers. Cependant, le confort serait plus grand si on utilisait les seconds. Les thermomètres utilisés typiquement dans nos maisons (même ceux électroniques) sont à bulbe sec. Ils ne sont pas en mesure de prendre en considération l’effet de l’humidité et ça mêle pas mal de monde. Les bons thermomètres sont donc ceux qui mesurent à la fois la température et l’humidité interne et externe car ils permettent de conjuguer avec l’humidité.

L'air est un mélange de gaz compressibles qui inclu la vapeur (gaz) d'eau. Pour cette raison, les données d’humidité se font en valeur relative et non pas en valeur absolue. Comme la densité de l’air varie en fonction de la température, une même quantité de vapeur dans un air froid donnera une humidité relative plus grande que la même quantité de vapeur dans un volume d’air chaud. Enfin, contrairement à la croyance populaire, la sensation de froid est plus présente dans un environnement sec que dans un environnement humide. On ressent bien ce phénomène l’été. Ceci s’explique par le fait qu’une goutte de sueur s’évaporera plus facilement de la surface de la peau si l’air ambiant est sec. Pour s’évaporer, cette sueur tirera de l’énergie du corps d’où la sensation de froid. C’est le principe de la régulation thermique du corps humain.

Un environnement trop sec a un effet négatif sur les muqueuses du nez, de la peau, etc. Il semble aussi que le virus de la grippe résiste mieux dans un endroit sec que dans un endroit humide. C’est peut-être à cause de ça qu’on l’attrape plus en hiver qu’en été. On doit aussi penser aux animaux de compagnie que n'ont pas l'opportunité de sortir pour "s'humecter" dans d'autres lieux.

Ce qui précède nous permet donc prendre un certain recul sur l'humidité et d’arrêter de la considérer comme un fléau mais bien comme une alliée à bien contrôler.

Le taux d’humidité sera plus facile à monter dans une maison bien isolée et dotées de bons coupes-vents et de bons coupes-vapeurs. Une maison âgée dépourvue de ces membranes aura donc tendance à être plus sèche qu’une maison neuve. Il faut aussi mentionner qu’il y a typiquement 2 sources d’humidité : celle générée par l’activité humaine (respiration, sueur, cuisson, douche, laveuses, etc.) et celle qui vient d’un défaut de drainage au sous-bassement (problème de drain ou infiltrations associées à un problème de membrane imperméabilisante sur la fondation).

Une condensation au bas des fenêtres ne constitue pas un ajout mais plutôt une déshumidification de l’air ambient intérieure. De plus, même si ça peut dénoter un problème du coupe-froid de la fenêtre, il peut s’avérer qu’il n‘y ait rien de vraiment désastreux dans ça puisque plus souvent qu'autrement, une fenêtre est plus froide que les murs adjacents. En conséquence, il est plus fréquent d’y trouver de la condensation. Ainsi, une vitre à paroi simple aura tendance à faire travailler l’humidificateur plus fort parce qu’elle se maintient plus froide et qu’elle condense plus d’humidité qu’une vitre à paroi triple. Ça ne veut pas nécessairement dire qu’il y a trop d’humidité dans la maison cependant.

Maintenant qu’on est plus en paix avec l’humidité, voyons comment la contrôler. Pour l’abaisser, il y a en gros 2 principes. Soit qu’il faut faire entrer de l’air froid qui contient un taux absolu d’humidité plus bas. Ce faisant, on chasse l’air chaud à l’extérieur et c’est l’approche des échangeurs d’air. Soit qu’on introduit un élément froid dans l’air ambient et c’est le principe du déshumidificateur. Ce dernier n’est nul autre qu’un système de réfrigération (qui consomme de l’énergie) et qui permet de faire condenser l’humidité un peu au même titre que les fenêtres. Ouvrir la porte du réfrigérateur aura donc tendance à faire baisser l’humidité dans l’air ambient.

Pour générer de l’humidité, il faut vaporiser de l’eau. On peut y arriver de plusieurs façons. Cependant, il y a des façons plus économiques que d’autres pour y arriver. Par exemple, sécher le linge à l’air libre coûte moins cher que le recours à la sécheuse mais ça ne fonctionne bien que si l’air n’est pas déjà saturé d’eau.

La sécheuse est un élément important dans le contrôle de l’humidité. L’hiver, l’air surchauffé et humide qu’elle chasse à l’extérieur est remplacé par de l’air froid et sec qui vient de l’extérieur. Cet air s’infiltre par toutes les petites défaillances volontaires ou non retrouvées dans l’isolation des murs extérieurs de nos maisons. Le fonctionnement de la sécheuse aura donc un effet d’assèchement pour le linge et … pour le logement.

Le résident doit donc faire des choix quant à l’humidité de la maison. Si elle est trop basse, la sensation de froid peut être présente même si la température ambiante est plus élevée que le besoin (donc plus cher de chauffage), on peine à respirer, les joints de plâtre et de bois se séparent et on est malade plus souvent. À l’opposé, si elle est trop haute, on risque d’avoir des problèmes de condensation dans les murs qui peuvent porter à la prolifération des champignons. Bref, le pire qui peut arriver est d’ignorer l’importance de la gestion de l’humidité dans nos chaumières.