Traverser la rue ou jouer à la roulette russe, c’est pareil…
- bouliannerobin
- 25 juil. 2022
- 3 min de lecture
Je confirme d’emblée que de traverser un boulevard de 6 voies de largeur à pied est très risqué alors on s’entend sur ça.
Cependant, se faire frapper par un véhicule est extrêmement dangereux peu importe sa vitesse. Il y a d’autres facteurs qui entrent en ligne de compte comme sa forme, son poids sa finition extérieure, etc. La question n’en est donc pas seulement une de vitesse et nombreuses sont les pratiques des usagers de la route qui, malgré qu’elle soient inscrites en toutes lettres dans le Code de la Sécurité Routière, sont carrément suicidaires.
Dans le domaine de la traverse piétonnière, très curieusement, on néglige trop souvent 2 choses fondamentales soient : le facteur humain et la dynamique (science des corps en mouvement).
Le facteur humain : En dépit qu’il ait l’indication de traverser (i.e. que le feu de circulation est à son avantage), quelle garantie un piéton peut-il bien avoir sur le respect de l’arrêt des véhicules lorsqu’il traverse la rue? Les conducteurs sont-ils tous attentionnés (radio, téléphone, enfants, dans la lune, etc.)? Est-on certains qu’il n’y en a pas un qui fait une défaillance cardiaque? Les conducteurs sont-ils tous en état de conduire (fatigue, alcool, drogue, médicaments)? La réponse est NON alors, peu importe l’endroit, pourquoi s’élancer dans la rue pour traverser sans s’être assurer que c’était possible de le faire sans trop de risque? On aimerait bien que les autres agissent conformément aux directives mais il n’en est rien. La responsabilité n’incombe qu’à celui qui veut rester en vie.
La dynamique : Si un corp en mouvement ne subit pas de force contraire, il ne s’arrêtera pas. Point. Ainsi, on a beau installer un panneau STOP, un feu de circulation, des barrières et tutti quanti, comme ces artifices n’imposent pas de force contraire au véhicule alors il continuera sur sa trajectoire. Il n’y a rien à faire et des raisons pour que ça arrivent il y en a. Les véhicules sont-ils tous exempts de défaillances? Les freins sont-ils en bon état? Les pneus résisteront-ils? La chaussée permet-elle à tous les véhicules de s’arrêter (présence de glace)? Les véhicules de première ligne arrivent peut-être à s’arrêter mais ceux qui sont derrière, eux, y arriveront-ils? Le temps d’exécution permet-il l’arrêt à temps? Encore une fois, le piéton qui traverse n’en a absolument aucune assurance et il y aura impact si il s’aventure devant même dans son bon droit et les pires conséquences, c’est lui qui les aura.
Quoi faire alors? Cesser de laisser sa vie dans les mains des autres et prendre conscience que le risque est toujours présent peu importe le reste. Le piéton qui veut traverser une rue ne peut le faire que si il en a évaluer lui-même le risque. Admettre que s’élancer dans une traverse piétonnière même en présence du signe visuel qui l’autorise équivaut à jouer à la roulette russe. Avant de s’aventurer Il faut toujours regarder des deux côtés. Idéalement, attendre qu’il n’y ait pas de véhicule en mouvement trop proche. Dans le cas contraire, chercher le contact visuel avec le conducteur et attendre que le véhicule s’arrête avant de mettre le pied devant. Rester visible, vigilant et attentif car tout peut arriver. Admettre que même si le conducteur est arrogant, irrespectueux, pressé d’arriver, etc. le piéton est toujours le grand perdant s’il y a impact. Trop souvent on assiste à des scènes où un brigadier scolaire s’élance avec sa petite pancarte et une ribambelle d’enfants dans la rue sans s’être assurer au préalable qu’il était possible de la traverser sans risque. En plus d'exposer les écoliers à un risque important, on leur inculque une habitude (i.e. celle de gérer leur propre risque) qui les mettra en danger leur vie durant.
Il est à noter que cette réflexion vaut aussi pour nombre de situations routières comme de passer sur un feu vert.
Certes, la vitesse et la masse ont un rôle à jouer dans le risque routier car elles augmentent l’énergie du système. Ce n’est cependant vraiment pas les seuls ni les plus importants facteurs à considérer.
Le futur risque aussi de nous forcer de changer la donne en matière de traverse piétonnière. La réalité environnementale fera en sorte qu'on devra reconsidérer s'il est intelligent de faire arrêter tous les véhicules pour faire passer un piéton. Ça représente beaucoup d'émission de GES. La consommation de pétrôle est fortement tributaire des arrêt et réaccélérations des véhicules. À méditer...
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